ECONOMIE VALLEES MOSELLE ORNE (suite)
Trois questions à… Olivier Balmat, chef de projet de l’usine Safran de Commercy
En avril 2012, Snecma (Safran) a confirmé son intention de construire une
nouvelle unité de production industrielle à Commercy (Meuse). Elle sera destinée à la fabrication de pièces en matériau composite pour le moteur LEAP de CFM* qui équipera, à compter de 2016,
les avions court/moyen-courrier de nouvelle génération d’Airbus et de Boeing. Cette usine, filiale de Snecma, s’appellera « Safran Aéro Composite » et s’inscrit dans le cadre d’une étroite
collaboration initiée en 1990 avec le spécialiste du tissage industriel Albany International.
Pouvez-vous nous présenter les étapes clés de la construction de Safran
Aéro Composite ?
Le calendrier de réalisation du site de Commercy est parfaitement séquencé. La fin de l’année 2012 a été consacrée à la viabilisation du terrain et 2013 sera
dédiée à la construction du « clos couvert », la charpente étant posée durant l’été. 2014 verra la finalisation du bâtiment, l’installation des premiers équipements et la mise en route de
l’industrialisation. La production en série pourra alors débuter à compter du 1er janvier 2015. Une autre unité de production, appelée « Safran Aerospace Composites » est également en cours de
construction aux États-Unis, à Rochester dans le New Hampshire, près de l’usine d’Albany International. Elle sera, quant à elle, opérationnelle dès septembre 2013. Les deux usines, l’américaine
et la française, se partageront ainsi la fabrication des pièces en composite 3D RTM (pour « Resin Transfer Molded » ou moulage par transfert de résine) du moteur LEAP.
Qu’est-ce que la technologie tissée 3D RTM et en quoi est-elle
différentiante ?
Dans le cadre de ses programmes de recherche, Snecma a développé un composite tissé en trois dimensions pour plusieurs pièces du moteur LEAP : les aubes et le carter de la soufflante (aussi
appelée « fan » en anglais ). Chaque soufflante est composée de 18 aubes. A la fois plus résistant et plus léger, le composite 3D RTM permet de réduire la masse des moteurs et donc de diminuer
leur consommation de carburant et leurs émissions de CO2. Un véritable bond en avant, grâce auquel l’entreprise peut fortement se différencier de la concurrence. On peut parler ici de
technologie de rupture.
Quels sont les principaux défis liés à la création de l’usine de
Commercy ?
Ils sont au nombre de trois. Technologiques d’abord, car il s’agit d’industrialiser un savoir-faire unique nécessitant des équipements différents de ceux de nos
usines actuelles, dans le respect de normes environnementales particulières. Organisationnels ensuite, car l’intensité de la montée en cadence – prévue en 2016 et 2017 - sera inégalée :
l’objectif est de produire 50 aubes par jour, soit une toutes les demi-heures à l’horizon 2018. Humains enfin, car le site accueillera environ 400 personnes, la moitié employée par Snecma,
l’autre par Albany International. D’où un énorme enjeu en termes de recrutement et de formation des hommes. Nous serons ainsi particulièrement attentifs à l’équilibre de la pyramide des âges, à
la mixité et à la diversité des embauches.
* CFM est une filiale à 50/50 de Snecma (group Safran, France) et GE (Etats-Unis)
PETROLE EN LORRAINE : canular ou vrai info
Selon le journal Les Echos, aucun forage ne s’est encore organisé en Lorraine malgré la présence potentielle de
barils de pétrole par milliards selon une société australienne. Canular ou vrai mine d’or noir ?
En 2011, la société Elixir Petroleum, spécialisée dans l’exploitation de puits de pétrole avait affirmé qu’une source inestimable d’hydrocarbure se trouvait en Lorraine, de Metz à Toul en passant par Nancy et Lunéville. Cette entreprise australienne peu connue face aux géants Total ou Elf est en effet titulaire d’un permis « Moselle » qui s’étend sur 5 000 kilomètres carrés. Selon elle, cette zone en Moselle et Meurthe-et-Moselle serait à elle seule égale à 165 milliards de barils ! Enorme ! De quoi selon le journal économique « transformer la région en un nouvel eldorado ». Les futurs pétrodollars vont-ils naître dans le Grand-Est ?
« Un petit acteur comme Elixir a tendance à surévaluer les ressources afin de doper son cours de Bourse » note un grand industriel du secteur aux Echos. Cette société pétrolière australienne bluffe-t-elle ? Pas forcément car le sol lorrain a déjà donné des quantifiés non négligeables d’hydrocarbures à plusieurs professionnels du secteur du pétrole brut. La quantifié n’est bien sûr pas comparable à celle fournie par le Quatar, l’Arabie Saoudite ou les Etats-Unis mais il y a un potentiel dans le sous sol de la région. Il existe déjà plusieurs forages en Lorraine qui ont été exploités dans les années 80 et 90 qui sont aujourd’hui à sec. Le gisement de Trois-Fontaines a longtemps offert du gaz par exemple.
De nombreux obstacles
Mais pourquoi aucun forage n’a encore débuté alors que le sol lorrain regorgerait de pétrole et pourrait faire de Metz ou de Nancy un Koweït-City régional ? D’abord, la société propriétaire du permis d’exploitation doit investir des dizaines de millions d’euros dans du matériel pour débuter les forages. La société en question n’a pas les reins assez solides et recherche des investisseurs prêts à sauter le pas du pétrole lorrain. A ce stade elle n’en a pas trouvé assez pour commencer des chantiers en Lorraine. Les négociations seraient plus longues et difficiles que prévues a fait savoir Elixir Petroleum dans plusieurs communiqués de presse.
Derniers obstacles administratif et politique cette fois : le refus du gouvernement Fillon que es acteurs pétroliers, gaziers et miniers pratiquent la fracturation hydraulique pour des raisons « hydrauliques ». Une méthode également enterrée par la gauche sous pression des écologistes. Les permis délivrés courent d’ailleurs seulement jusqu’en 2014. Une difficulté supplémentaire pour la société australienne de trouver des investisseurs pour creuser un jour peut-être le sol de Lorraine. La région n’est pas prête à devenir demain le nouvel eldorado du pétrole et du gaz européen…
Une entreprise de services spécialisée dans la relation client recrute 250 chargés de clientèle.
Pendant que des entreprises connaissent des
difficultés, d’autres se développent et recrutent. Installé à Metz depuis 2000, ACSF, devenu Cometz depuis peu, est une entreprise de services spécialisée dans la relation client. Elle recrute 250 chargés de
clientèle.
« Leur mission est d’assurer un service multicanal de qualité afin de satisfaire le client, le fidéliser et développer la valeur client, tout en apportant un expertise métier multicanal (téléphone, mail, chat, courrier) qui est le leitmotiv quotidien d’un chargé de clientèle » assure le communiqué annonçant le recrutement de 250 personnes sur le premier trimestre 2013 sur le site de Metz. La société Cometz vise des profils ayant une «forte appétence commerciale, une capacité à anticiper les besoins des clients et à les fidéliser dans des secteurs concurrentiels».
Des contrats à temps plein
L’entreprise annonce assurer une formation initiale minimum de 150 heures, « grâce à des équipes de formation dédiées et des partenaires externes spécialistes de la relation client ». Tout au long de sa carrière, le collaborateur Cometz est accompagné afin de développer ses compétences et adapter ses connaissances aux besoins du client. « L’expérience acquise grâce au métier de chargé de clientèle constitue généralement un tremplin dans la vie professionnelle de nos collaborateurs. Il permet d’acquérir en effet un grand nombre de compétences : techniques de communication par téléphone ou par mail, connaissance des systèmes d’informations des entreprises, techniques de satisfaction et de fidélisation client. » Déclare Olivier Offerlé, Directeur exécutif de Cometz. L’entreprise avait déjà recruté 150 collaborateurs en novembre 2011.
Les types de contrats proposés sont des CDD à temps plein avec une rémunération d’environ 1 400 euros par mois. Les candidatures doivent être adressées à ACSF, 130 Route de Thionville à Metz. ACSF AVARTO COMMUNICATION SERVICES France - Activité de centre d’appel -18.655.000 € CA 2010 - 800 personnes – tél : 03 87 16 19 50
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2011/10/07/acsf-metz-recrute-150-salaries
http://www.loractu.fr/metz/3047-metz-une-entreprise-recrute-250-personnes-au-premier-trimestre.html
PSA REPRENDRAIT OPEL ET RENAULT PRODUIRAIT DES NISSANS !
L'hypothèse est à l'étude: PSA Peugeot
Citroën reprendrait Opel, la filiale allemande de GM. Selon le schéma envisagé, le groupe américain mettrait au pot pour faciliter l'opération. Et l'État français pourrait même
aussi apporter sa contribution. Un projet à haut risque qui ne fait guère l'unanimité, vu la mauvaise santé de PSA et les pertes structurelles d'Opel, dont la part de marché est en chute
libre.
Comment envisager un tel défit ? Opel et son déficit
chronique, Opel concurrent frontal et non complémentaire de PSA, un rapprochement européocentriste avec Opel quasi-exclusivement centré sur le
Vieux continent !
Pour Renault la firme tricolore pourrait fabriquer des véhicules de son partenaire nippon dans ses usines tricolores. Tout dépendra de l'issue des négociations avec les syndicats sur la compétitivité.
Malgré tout, seul le redémarrage envisagé sur 2014 du marché automobile européen et mondial et qui concernent les gammes moyennes, sera la solution du redressement des productions de nos usines Lorraine.

Ecomouv', une filiale de la société Autostrade per l’Italia, qui a remporté l’appel d’offres passé par la France pour la mise en œuvre et la gestion de l'Écotaxe poids lourds sur le territoire français par un système de télépéage satellitaire. Mise en place dans le cadre du Grenelle de l’environnement, cette nouvelle contribution devra être acquittée par tous les véhicules de plus de 3,5 tonnes, français et étrangers, qui emprunteront le réseau routier taxé (15 000 km) à partir de juillet 2013. Ecomouv’ a choisi d’implanter à Metz son centre d’exploitation, qui assurera l’information, l’assistance, la facturation des utilisateurs et le traitement des anomalies.
L’opérateur s’installera dans un bâtiment de 2 000 m² sur le site de l’ancienne base aérienne de Metz-Frescaty. L’implantation à Metz a été largement encouragée par l’État et les collectivités territoriales, dans le cadre des compensations liées aux restructurations militaires.
Comment s’est déroulé le recrutement ?
Ecomouv’ recrute 200 personnes pour son centre d’exploitation messin. Essentiellement des conseillers clientèle capables de communiquer avec des transporteurs de plusieurs nationalités. La maîtrise de l’anglais et d’une seconde langue étrangère était donc un impératif. Ecomouv’’ a confié le recrutement à Pôle emploi, lequel a d’ailleurs été l’objet de plusieurs critiques ces dernières semaines : candidats convoqués alors qu’ils n’avaient pas les compétences requises, obligation de démissionner de son emploi précédent avant de pouvoir candidater… En accueillant les candidats sélectionnés, hier, Isabelle Weber, de la direction départementale du Pôle Emploi, a tenu à saluer le travail de ses équipes : « Nous avons décliné une offre de services qui n’a pas son pareil ailleurs sur le territoire… »
On pourra toujours s’interroger sur l’opportunité de choisir une entreprise privée pour la mise en œuvre et la gestion de l'Écotaxe poids lourds sur le territoire français par un système de télépéage satellitaire.
Fini les embouteillages au poste-frontière entre le Luxembourg et la France à Zoufftgen?
Voilà quelques années que le projet doit aboutir, et selon l’essentiel.lu il semble que 2013 verra
la fin du poste frontière de Zoufftgen (A31) au Luxembourg. Le dossier soulève un débat entre les « anti-bouchons » qui sont pour et les « anti-trafiquants ».
Voilà une nouvelle qui devrait intéresser de nombreux travailleurs frontaliers qui tous les jours passent devant le poste frontière de Zoufftgen sans toute fois se poser des questions sur son devenir. Après des années de discussion la fin du poste de douane semble proche et dans ce dossier il existe deux types de points de vue.
D’un côté les « anti-bouchons » pour qui le poste de douane de Zoufftgen fait perdre un temps précieux à tous les travailleurs frontaliers qui se retrouvent très souvent bloqués dans des ralentissements aux abords du poste frontière. Les frontaliers qui passent par la frontière française, le savent bien, à l’approche du poste frontière, les automobilistes levent le pied, en raison de la limitation de vitesse tout d’abord, mais aussi à cause de « l’effet de porte » que provoque le bâtiment.
ZF Sarrebruck embauche alors que PSA et MITTAL Florange sont en crise !
L’entreprise ZF change de vitesse et crée 1000 emplois
L’entreprise ZF, sous-traitant de l’automobile, est spécialisée dans la fabrication de boîtes de 6 et 8 vitesses automatiques pour grosses cylindrées. Implantée en Sarre depuis 1970, ZF dispose de cinq sites : trois de production, un de services après-vente et un autre de logistique qui dépendent de la centrale de production implantée à Sarrebruck Brême d’Or. L’entreprise, qui compte 8 300 salariés en Sarre, dont 20 % de frontaliers, renoue avec le succès après avoir subi une perte de 30 % de sa production, entre février 2009 et février 2010, pour cause de crise économique et financière en Europe.
Activité en hausse
ZF a vite remonté la pente. « Ses donneurs d’ordre sont BMW, Jaguar, Porsche, Audi, Land Rover. Les commandes de boîtes de vitesses automatiques affluent des États-Unis, d’Asie et de Chine. En 2012, 300 000 boîtes de vitesses automatiques à 6 rapports et 1,6 million à 8 rapports sont sorties d’usine, soit + 500 000 par rapport à 2011. Pour 2013, la production devrait atteindre 2,2 millions de boîtes de vitesse », indique Karin Markenstein, responsable marketing et communication. « Dès cet été, ZF passera à la vitesse supérieure. Elle a construit une usine aux États-Unis, en Caroline du Sud, où seront fabriquées des boîtes de 9 vitesses automatiques, avec le savoir faire sarrois . »
500 d’ingénieurs à recruter
Pour répondre aux demandes de ses partenaires constructeurs automobiles, ZF étend son champ d’activité. En 2012, elle a construit un hall de production supplémentaire à Sarrebruck Brême d’Or. Elle a acquis l’ex entreprise Bauknecht (ayant fabriqué des lave-vaisselle) à Neunkirchen. Dans le bâtiment rénové, 240 salariés produisent déjà des pièces pour boîtes de vitesses automatiques. L’acquisition par Punch, investisseur belge de l’entreprise General Motors à Strasbourg est une aubaine pour la ZF. Elle y fera aussi construire des boîtes de vitesses automatiques.
Pour adapter l’offre à la demande, la ZF crée 1 000 emplois supplémentaires cette année. « 500 agents dans les divers domaines de la production », indique Karin Markenstein, précisant de suite que « tous les postes sont déjà pourvus, sélectionnés parmi les 30 000 demandeurs d’emploi qui ont postulé l’année dernière. » Reste à recruter 500 ingénieurs. 400 pour les sites en Sarre et 100 à Fiedrichshafen, (maison mère située près du lac de Constance, Land Bade-Wurtemberg). Ces postes concernent les domaines : production, construction mécanique, mécatronique, informatique, logistique, recherche développement etc. Les candidats, titulaires d’un diplôme d’ingénieur reconnu en Allemagne, parlant l’allemand, peuvent adresser leur candidature au bureau du personnel (Personalbüro) de la ZF. Possibilité de candidature en ligne sous l’adresse : www.zf.com
ZF Friedrichshafen AG, Südring, 66 117 Saarbrücken Deutschland.
E. K.
ArcelorMittal remet en route un haut-fourneau à ... Dunkerque. Et après?
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Adeline Raynal | 09/01/2013, 09:35
Cette reprise de l'activité du haut-fourneau numéro 2 du site nordiste ne signifie pas un regain significatif de la demande en Europe mais relève d'un "phénomène de saisonnalité classique", souligne le groupe. En Europe, ArcelorMittal devrait bientôt fermer 4 de ses vingt-cinq hauts-fourneaux, dont deux à Florange.
Bonne nouvelle pour les salariés de l'usine ArcelorMittal de Dunkerque. Le groupe a décidé la remise en route du haut-fourneau numéro 2 du site dans la semaine du 17 janvier. Celui-ci était "en arrêt programmé de maintenance depuis août 2012 et devait redémarrer lorsque les conditions de marché le permettraient", explique le groupe. Parmi les trois hauts-fourneaux du site nordiste, celui-ci est capable de produire 1 million de tonnes par an, il s'agit de celui ayant la plus faible capacité de production. L'usine repasse à son niveau de production maximal: 7 millions de tonnes chaque année. Ce haut-fourneau fait travailler une soixantaine de personnes.
Un simple "phénomène de saisonnalité"
Mais les réjouissances s'arrêtent là. Cette reprise de l'activité ne correspond qu'à une adaptation aux fluctuations saisonnières de la demande. En ce début d'année civile, les clients d'ArcelorMittal sont en phase de restockage, après avoir stoppé leurs commandes en fin d'année 2012. "Il s'agit d'un phénomène de saisonnalité classique, habituel", prévient ArcelorMittal ce mercredi matin. "Cette réouverture ne signifie pas une reprise de la demande au niveau européen", concède une représentante du producteur d'acier à La Tribune.
Des propos qui complètent ceux d'Henri-Pierre Orsoni, PDG d'ArcelorMittal Atlantique et Lorraine, qui a annoncé que "la demande d'acier européenne reste largement inférieure aux niveaux d'avant crise. Cependant, nous constatons une légère reprise technique au début de cette année. C'est la raison pour laquelle nous réagissons rapidement en redémarrant le haut-fourneau n°2 de Dunkerque afin de nous assurer de répondre aux besoins de nos clients."
4 hauts-fourneaux en moins en Europe
Mi-novembre, la prolongation de l'arrêt du troisième haut-fourneau de Dunkerque au délà du mois de janvier avait été évoquée. A ce moment là, le site était techniquement prêt à reprendre son activité mais la direction d'ArcelorMittal ne prévoyait pas suffisament de demande pour cela.
Par ailleurs, le sidérurgiste poursuit sur la voie d'une optimisation de ces moyens de production. Il ne competra bientôt (sauf solution rapide) plus que 21 hauts-fourneaux en Europe, contre 25 précédemment. Sont notamment concernés: deux hauts-fournaux à Florange et deux autres à Liège, en Belgique. Mardi soir, des syndicalistes mosellans ont poursuivi leurs actions de protestation contre la fermeture de la "filière liquide" de Florange, qui emploie 629 personnes. Une cinquantaine d'entre eux a entamé le blocage d'une gare interne au site industriel. Des représentants de l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO) ont également bloqué temporairement les voies de la ligne à grande vitesse reliant Metz au Luxembourg, passant tout près du site d'ArcelorMittal.
Sur Florange, on se trompe de débat
Depuis 2000, l'industrie a perdu près de 900.000 emplois, de manière directe et
indirecte. Et seulement 16% de la valeur ajoutée française provient de l'industrie, contre 30% en Allemagne. Le débat se concentre aujourd'hui sur la manière de relancer l'industrie.
Et au cœur de celui-ci, la stratégie pour redresser le secteur de la métallurgie.
Ce redressement de l'industrie passe forcément par une métallurgie forte et durable. Or, notre production nationale d'acier n'a atteint que 15,7 millions de tonnes en 2011, pendant que l'Allemagne produisait 44,3 millions de tonnes et l'Italie 28,7 millions de tonnes.
Mittal, l'ancien sauveur, a changé sa stratégie
Lorsqu'il s'est introduit en France, Mittal était le sauveur recherché. Mais depuis cinq ans, il semble s'être endormi sur ses lauriers en ce qui concerne la production d'acier pour se lancer dans une course effrénée au contrôle de mines de fer et charbon. C'est la raison pour laquelle il ne s'intéresse plus qu'aux usines côtières destinées à consommer le produit de ses mines. D'où son désintérêt pour les usines situées dans les terres. Si ce changement de stratégie n'est pas sans risque pour le groupe, il ne l'est pas non plus pour le pays. Trop d'aciéries électriques ont été fermées ces cinq dernières années.
Si l'on veut pouvoir assurer l'équilibre de production de notre pays, il faudrait que nous produisions entre 20 et 25 millions de tonnes d'acier par an. Or notre production ne fait que de baisser. Et les quelque 3 millions de tonnes de ferraille que nous exportons vers la Turquie, l'Italie ou la Chine nous reviennent sous forme d'importations. Quoiqu'il arrive, une aciérie électrique est indispensable pour pouvoir la transformer.
Mittal a mis Florange au ralenti pour le déclarer non rentable
Comme le montre le rapport Laplace sur la sidérurgie belge, les rentabilités dépendent du taux de charge des usines. Il est facile alors de décréter un site non rentable, en le déchargeant au profit d'autres que l'on veut favoriser. Cela a peu à voir avec une logique géographique. A contrario, les usines continentales de Dillingen Saarstahl, à quelques kilomètres, constituent un exemple parfait de rentabilité d'usines situées dans les terres, avec une capacité de 2 millions de tonnes, sous contrôle direct du Land de Sarre. Dans ce sens, nous remarquons depuis 2009 des divergences d'intérêts croissantes entre Mittal et l'intérêt national.
Mittal met des bâtons dans les roues de l'État
Et la filière hauts-fourneaux, aciérie, trains à bande, trains à froid, recuit, revêtement, de Florange est parfaitement rentable et compétitive. Notamment grâce aux efforts de spécialisation consentis pendant des années pour se différencier des autres sites. Et sa proximité des clients français, allemands et belges compense l'éloignement des côtes. Le seul ennui est que beaucoup des données qui le démontrent sont sensibles, et donc confidentielles. Elles ne sont donc pas communicables.
Malgré les bâtons que met Mittal dans les roues de l'État dans le cadre du marchandage actuel, nous pensons que la prise de contrôle temporaire par l'État et un accompagnement temporaire dans l'investissement via le FSI est une solution envisageable. Nous ne voyons pas au nom de quelle orthodoxie dogmatique nous devrions nous en priver. Notre prise de position est le résultat d'un suivi stratégique exercé depuis 2009. Et nous considérons donc que l'hypothèse d'un ou plusieurs repreneurs éventuels est tout à fait plausible.
Ne laissons pas les autres exporter de l'acier à notre place
Quant à la question des surcapacités, nous savons bien sûr que la demande d'acier peut présenter périodiquement des moments de faiblesse, particulièrement en Europe en ce moment, mais l'exportation ne doit pas être réservée aux pays étrangers. Et lorsque l'on parle de fermeture, avant de sacrifier nos industries de base, il n'est pas inconvenant de regarder où se localisent les surcapacités et comment les autres les gèrent. Celles de la Chine par exemple, sont actuellement estimées à 200 millions de tonnes, soit la capacité de production totale en Europe. Et ses aciéries sont loin de fonctionner de manière économiquement viable. Ce qui n'empêche pas les Chinois de les garder en vie et d'exporter à outrance.
Comment entreprendre le futur ?
Sans vision à long terme, 20, 30 ans, la France hypothèque fortement son avenir industriel. Tous les acteurs doivent se mobiliser, locaux, régionaux et nationaux et tous doivent imposer cette vue sur le long terme, cette vue rassurera les investisseurs et les industriels pour maintenir et déployer l’économie sur notre territoire. Notre région a tous le atouts pour réussir, infrastructures, transports, savoir-faire. Il ne manque que l’envie.
Energies renouvelables. EDF Énergies Nouvelles (EN) a très
discrètement raccordé au réseau électrique la plus grande centrale solaire de France. Installée sur une ancienne base militaire de l’Otan. La facture sera déjà bien salée pour 430 millions
d’euros les 135 mégawatts-crête.
C’est fait ! Le plus grand parc de panneaux solaires de France a été raccordé début novembre au réseau électrique national. EDF assure que ce parc géant peut assurer la consommation en électricité d’une ville équivalente à 60 000 habitants. Elle pourrait alimenter quatre fois la ville de Toul où ce champ géant est implanté.
D’une puissance de 135 mégawatts-crête, cette centrale en plein-air a couté la bagatelle de 430 millions d’euros. Le parc solaire prend possession des terrains de l’ancienne base aérienne de l’Otan devenue ensuite la « 136 désaffectée depuis 2004. La centrale occupe en effet une superficie de 367 hectares. Les seuls panneaux solaires, au nombre d’1,7 million, occupent 120 hectares au sol. Le site de Toul-Rosières occupe 367 des 522 hectares de l’ancienne base militaire qui a été totalement dépolluée.
Peu de soleil à Toul
Les panneaux solaires sont de la marque américaine First Solar. Il s’agit de cellules « nouvelle génération » à couches minces, spécialement conçues pour les régions peu ensoleillées. Le fait que Toul soit située dans l’est, qui bénéficie de peu d’ensoleillement, l’handicap est compensé par la taille du site et le nombre de panneaux solaires.
Grâce à cette implantation d’EN, les collectivités locales s’assurent une rentrée annuelle de 1 million d’euro jusqu’en 2041. Au niveau des emplois, au plus fort des travaux, 650 personnes ont travaillé sur l’implantation de la centrale solaire sur le site Meurthe-et-mosellan. Quant au tarif de rachat de l’électricité produite, il serait de 17 % plus élevé que pour les régions du sud de la France.
Cette nouvelle implantation d’EN, filiale totale du géant français EDF permet à l’industriel d’agrandir ses parts de marchés dans le solaire. Pour le moment EDF Énergies Nouvelles est surtout très impliqué dans l’éolien qui représente 85% de sa production électrique.
Après cela, il reste juste à gérer la question des chiroptères. Déjà trois abris ont été construits – 70 000 € pièce – pour accueillir les chauves souris de la base. D’autres vivent encore dans des bâtiments voués à la démolition. Mais il faut respecter tout un protocole. Les écologistes y veillent !
Quelques chiffres : 3185 € le KWc ; 252 € le panneau ; investissement : 7 166 € /habitant desservi soit 21 000 € / ménage.
19/11/2012
le solaire et l'éolien français poursuivent leur dégringolade
Les derniers chiffres de raccordements de projets solaires et éoliens rendus publics lundi montrent que la situation continue de se dégrader en France. Mais il semblerait que dans le photovoltaïque des projets s'envisagent hors appels d'offres et tarifs de rachat.
Lundi, le syndicat des énergies renouvelables (SER) a fait part de son inquiétude au vu des chiffres de raccordements à ERDF de fermes éoliennes et centrales solaires réalisés au troisième trimestre 2012.
Rien de surprenant en ce qui concerne l'éolien, où la tendance au ralentissement est entamée depuis maintenant deux ans. Alors qu'il faudrait, pour atteindre l'objectif du Grenelle de 19.000 mégawatts (MW) de capacité installée à l'horizon 2020, raccorder en moyenne 1.400 MW par an, on en est à seulement 500 MW depuis début 2012, soit 46 % de moins que sur la même période de 2010 et 33 % de moins qu'en 2011.
Les assouplissements réglementaire dans l'éolien suspendus à la décision du Sénat
En cause, une trop grande complexité administrative et de multiples contraintes qui ralentissement le montage des projets, deux fois plus long en France qu'en Allemagne par exemple. Mais aussi, depuis plusieurs mois, une épée de Damoclès au-dessus du tarif de rachat, qui pourrait être déclaré illégal faute de notification à la Commission européenne.
Sur le premier point, plusieurs assouplissements (suppression des zones de développement éolien et de la règle « des cinq mâts » qui impose une taille minimale aux nouveaux projets) ont été inclus à la proposition de loi Brottes sur l'énergie. Mais le Sénat en a repoussé l'examen en raison des conditions (de nuit et en présence d'une poignée de députés verts) dans lesquelles cette proposition avait été adoptée à l'Assemblée nationale. Et il n'est pas du tout acquis que ces amendements, considérés comme certains comme anecdotiques en comparaison d'autres sujets tels que la classification des fermes éoliennes en ICPE (installations classées pour l'environnement) ou encore le coût et les délais de raccordement, soient in fine votés par le Sénat.
Quant à la sécurisation du tarif de rachat, réclamée par la filière au motif que l'incertitude juridique dissuade les investisseurs, il n'en est toujours pas question.
Fin des projets solaires d'avant-moratoire
Côté solaire, seuls 134 MW ont été installés au cours du troisième trimestre, soit une baisse de 47 % par rapport au deuxième trimestre. Ce ralentissement reflète l'arrivée à échéance des projets signés avant le moratoire de décembre 2010 et qui avaient donc bénéficié des tarifs de rachat antérieurs.
Selon le SER, les conditions actuelles (lenteur de mise en œuvre des appels d'offres pour tous les projets supérieurs à 100KW et
baisse « trop brutale » des tarifs pour les plus petits) ne favoriseraient pas les nouveaux projets.
Le syndicat des énergies renouvelables (SER) demande donc au gouvernement d'accélérer les mesures d'urgences évoquées par la ministre de l'Ecologie lors de la Conférence environnementale des 14
et 15 septembre.
20.000 mégawatts prévus dans les régions françaises ?
Pourtant, on entend également circuler des chiffres impressionnants sur les projets qui ne misent ni sur les appels d'offres, ni sur les tarifs de rachat. En cumulant les objectifs affichés par les différentes régions, on atteindrait ainsi pas moins de 20.000 MW.
Rappelons, pour mémoire, que le Grenelle de l'Environnement ne prévoit que 5.400 MW en 2020. Mais il est vrai que ces projets (s'ils se développent vraiment) ne pèseront pas sur les finances publiques. En revanche, l'injection de 20 GW d'énergies renouvelables intermittentes pourraient bien poser quelques problèmes au réseau...
leschemins57
Florange : le projet Ulcos serait de nouveau en bonne voie
Ulcos, projet de captage et de stockage de CO2 qui doit voir le jour en Moselle est dépendant du soutien de la Commission européenne. En effet, l'Europe doit contribuer à hauteur de 250 millions d'euros environ sur un investissement total de l'ordre de 650 millions (500 millions d’après le communiqué officiel d’ArcelorMittal). Sans l’Europe, la future infrastructure qui favorise l’industrie lourde sobre en carbone peut être comprise.
Ulcos : une « forte probabilité d'être retenu »
En juillet dernier, le projet mosellan avait été classé huitième alors que la commission européenne avait annoncé qu’elle financerait uniquement trois projets. Les autres seraient directement menacés par l’UE. Mais revirement de situation cette semaine. Les anglais ne seraient plus capables de financer quatre projets qui avaient été sélectionnés par Bruxelles. Résultat Ulcos remonte à la troisième place des projets potentiellement financés par l’UE.
Selon la même source, le projet Ulcos a « une forte probabilité d'être retenu » par la Commission européenne. Les projets seront connus d’ici décembre a-t-elle également indiqué.
ULCOS (Ultra-Low CO2 Steelmaking) est un consortium européen de recherche et développement qui vise à développer un procédé de production d’acier permettant de diminuer significativement les émissions de CO2. Ce groupement rassemble une cinquantaine d’organisations de 15 pays européens, dont 10 entreprises sidérurgiques et minière dont ArcelorMittal ou encore Air Liquide. La technologie apportée par Air Liquide, associée au haut fourneau à recyclage contribue à réduire la consommation de carbone et donc les émissions de CO2 qui en résultent et à obtenir du CO2 suffisamment pur pour être stocké dans le sous-sol. Le but du projet est de produire de l’acier qui pollue moins. ArcelorMittal assure d’ailleurs que « depuis 1975, l’industrie sidérurgique a réduit de 50% ses émissions de CO2 ».
Le projet « Terra Lorraine » porté par le Conseil Général de la Moselle va être lancé sous peu. Objectif : terminer d’ici 2015 la première phase d’un énorme complexe d’entreprises
chinoises qui devraient s’installer en Lorraine.
Les chiffres donnent le vertige. Alors que Florange et la sidérurgie s’éteignent sur ordre du géant Mittal, la Lorraine semble croire en son avenir grâce aux chinois. Au total 800 0000 m3 de terre à déblayer, 50 hectares d'aménagement dont 240 000 m2 pour la construction de la halle d'exposition, 280 0000 m2 de parking sont à construire sur ce qui est aujourd’hui un terrain vague. Les premiers travaux vont démarrer en fin de semaine pour y accueillir à terme 2 000 entreprises chinoises, la plupart sont des PME. Selon le Conseil Général, 3 000 emplois au minimum sont garantis.
Le compte-à-rebours est
lancé vendredi. La Moselle en étroite collaboration avec le Luxembourg compte donner au département un nouveau souffle économique. Avec un chômage qui grimpe, l'essentiel du recrutement devrait
être local dans un premier temps. Les entreprises qui s’implanteront seront issues du secteur tertiaire en grande partie. Des emplois concerneront les métiers d'assemblages, de conditionnement,
de logistique, de services après-vente.
http://www.cg57.fr/vivrelamoselle/Pages/Grands_Projets/projet_TerraLorraine.aspx
Selon l’observatoire transfrontalier de la
consommation, créé la Chambre de commerce de Meurthe-et-Moselle, les Français consomment de plus en plus au Luxembourg.
Avec un nombre croissant de travailleurs frontaliers qui traversent chaque jour la frontière du Luxembourg, le pouvoir d’achat des lorrains mais aussi des belges s’enfuit de plus en plus vers le Grand-Duché. Pour l’observatoire transfrontalier, la stratégie commerciale de nos voisins luxembourgeois a un impact plutôt négatif sur les commerçants français et belges installés près de la frontière. « Il y a dans l’espace transfrontalier une concurrence entre les territoires et aujourd’hui le gagnant semble être le Grand-Duché de Luxembourg » affirme l’observatoire.
Le Luxembourg a réussi à capter le pouvoir d’achat des frontaliers par la stratégie du chiffre : en quelques années des milliers de mètres carrés de surfaces commerciales se sont construites à proximité de la France et de la Belgique. Au total le Grand-Duché a augmenté de 30 % ses surfaces de magasin, 75 % pour la région de Longwy (plus pauvre en offre commerciale à la base) et 35 % du côté belge. Par ailleurs, la gamme plus élevée des enseignes, la formation plus pointue des vendeurs, des chèques repas applicables aux achats hors alimentaire et des amplitudes d’ouverture plus souples (certains dimanches, jours fériés différents…)
Il y a cinq ans, 16% du pouvoir d’achat des luxembourgeois s’exportait vers les pays frontaliers. Aujourd’hui la tendance s’est inversée. Elle est même beaucoup plus agressive puisque le Luxembourg attire des milliers de consommateurs français, belges et allemands chaque jour.
Et comment ne pas parler de concurrence déloyale par rapport aux entreprises et commerces français, belges et allemands ? Le dumping des taxations luxembourgeoises permet cette situation artificielle, ce commerce, et parfois trafic, de carburant, de tabac, d’alcool et maintenant de commerces en tout genre. Pourquoi la CEE permet cette situation ? Autant d’argent en moins dans les poches de l’état français et donc plus d’impôts pour nous. Pour sauver ce qui reste d’emplois commerciaux chez nous, faudra-t-il le courage de nos politiques ?






