LA CENTRALE D’ENROBE DE TALANGE
19/01/2013
Le Triangle de l’enrobage
Les sites de la sidérurgie se sont éteints et les centrales d’enrobées fleurissent. Après avoir subit un siècle de pollution industrielle des usines sidérurgiques nos autorités compétentes nous soignent aux vapeurs de bitumes ! Le triangle formé sur un rayon de 4 km touche plus de 100 000 habitants !
Au secours, nous voulons respirer normalement (NON aux usines d'enrobage à TALANGE)
Deux usines d'enrobage à Talange qui vont se
construire et un air qui va devenir irrespirable. Une troisième usine est déjà installée à Hauconcourt et elle pue fortement dans le sens du vent. Trois usines d'enrobage dans un
rayon de 10km, ca sert à quoi Monsieur le Préfet, Monsieur le Député, messieurs les Maires de ces villes ? Messieurs les élus, je vous invite à venir habiter vous et votre
famille et enfants à proximité de ces usines. Soyez courageux pour une fois!!
Le collectif TalangeoisDans leur article intitulé « Données environnementales d'un procédé d'enrobage : quelles incertitudes ?», 3 scientifiques du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées écrivent : « On mesure et on maîtrise encore assez mal l'incidence sanitaire de la pollution sur l'organisme humain. L'effet de serre et le réchauffement climatique nous interpellent, tout comme la lutte contre les COV ou encore les particules fines en cours de règlementation. La surveillance et la vigilance restent primordiales, au moins en application du principe de précaution. L'impact des COV (HAP, benzo(a)pyrène...) sur la santé humaine va de la simple gêne respiratoire à des effets cancérigènes établis. Certains d'entre eux sont des mutagènes connus. Certains indices donnent à penser que les enfants sont particulièrement vulnérables à ces effets. La règlementation ne visait jusqu'ici que le benzène. En cours de transposition en droit français, la nouvelle directive européenne 2004/107/CE publiée début 2005, intègre divers métaux lourds et les HAP dans l'air ambiant. » Les mécanismes sur la santé sont en cours d'interprétation mais participent actuellement aux développements des maladies dites CMR sont largement révélés par le corpus scientifique : Cancérigène: Peut causer le cancer. Mutagène: Peut causer des altérations génétiques héréditaires. Reprotoxique: Peut altérer la fertilité.

Les fraisâts d’enrobés
Type de déchetEn 2001 : la Décision Européenne de 2001 et le Guide Technique du MATE (avril 2001) s’accordent sur le fait que les matériaux de type « bitume » (provenant du pétrole) sont à considérer comme des inertes et que les matériaux de type « goudron » (provenant de la houille) sont des déchets dangereux, ce qui a été confirmé par le décret du 18 avril 2002 sur la nomenclature des déchets. Les différents types de déchets d’enrobés identifiés par le décret sont les suivants :
• mélanges bitumineux contenant du goudron (17-03-01 / Déchets dangereux),
• goudrons et produits goudronnés (17-03-03 / Déchets dangereux),
• mélanges bitumineux autres que ceux visés à la rubrique 17-03-01 (17-03-02 / Déchets non dangereux acceptables en décharges d'inertes).
Les tests de percolation réalisés par l’INERIS sur des déchets d’enrobés de type bitumineux ont mis en évidence que les taux de relargage en substances toxiques (en DDE du Haut-Rhin -octobre 2004 particulier métaux lourds et hydrocarbures) sont inférieurs à ceux prévus pour les déchets admis en centres de stockage d’inertes. En conséquence; il a été conclu que les enrobés bitumineux pouvaient être admis sans restriction en installations de stockage d'inertes de type G et dans les mêmes conditions que les déchets de démolition dans les décharges pour déchets inertes de type H soit au maximum de 20% de déchets d'enrobés bitumineux (Courrier du MATE du 14/06/2001).
La Direction des Routes travaille à l’élaboration d’un test simple de différenciation des bitumes et de goudrons. Des sociétés privées ont mis au point des tests simples de chantier permettant de mettre en évidence la présence présumée de goudron à confirmer par un essai plus complet en laboratoire. A noter que selon le Syndicat Professionnel Régional de l’Industrie Routière (SPRIR) d’Alsace, les liants hydrocarbonés à base de goudron ne sont pratiquement plus employés (500 T /an sur l’ensemble du territoire national). En Alsace, depuis près de 50 ans, on n’utilise pratiquement que du bitume, ce qui réduit le risque de rencontrer ce type de matériaux lors des chantiers d’entretien et de démolition des routes, hormis dans les couches correspondant à des chaussées anciennes.
Le commisaire inquêteur conclue : "Le terrain visé pour l’implantation des installations LRAL est situe sur une ancienne friche industrielle, par conséquent, la faune et la flore ne présente pas de spécificité particulière. De plus, le site est localise a une distance éloignée de tout milieu naturel remarquable. En effet, aucune zone naturelle n’est répertoriée par la DREAL Lorraine dans la zone concernée. L'exploitation des nouvelles installations projetées par la société LRAL n’engendrera pas de perturbation supplémentaire sur le milieu naturel."

Il est remarquable que les impacts constatés soient toujours concentrés sur le secteur concerné et n’examine pas la zone dans son ensemble. Les voies biologiques existent et seront par le fait très perturbées si rien n’est fait. Il serait très important d’incorporer des bandes vertes, corridors, en y incorporant des arbustes, des taillis et des herbiers sauvages pour y laisser circuler les animaux. De plus prévoir des les passages nécessaires pour le franchissement des obstacles (gros busages sous routes)
Pourtant dans les dispositions de la DTA des bassins Miniers Nord Lorrains qui concernent les espaces naturels et agricoles sensibles localisés il est précisé : « Des vallées dans lesquelles on limitera la consommation d’espaces pour favoriser les continuités écologiques … Cette continuité ou ce réseau écologique destiné à assurer la conservation de la faune et de la flore s’appui sur une armature d’espaces naturels encore préservés, relié par des corridors écologiques, …assurer des possibilités de dispersion, de migration et d’échange génétique…..Ces mesure devront limiter la consommation d’espace par l’habitat ou les activités en particulier dans les pelouses et coteaux calcaires des vallées de l’Orne.» (Disposition 12b page 20).
« Il importe de conserver les dernières liaisons paysagères vertes entre les deux versants de la vallée de la Moselle. Il s’agit prioritairement de la liaison Bois de Pierrevillers – Ennery – Chailly. » (Disposition 12c page 21)
« …devront également être préservés – le fond du vallon boisé reliant Marange à Maizières. » (Disposition 12c page 22)
« Des massifs forestiers périurbains localisés dont on maintiendra la consistance…1222 Maintenir la qualité des ceintures forestières en périphérie des zones urbanisées (cf : forêts constituant la trame verte) … Elle concerne prioritairement : …dans le sillon mosellan… le Bois de Pierrevillers, le bois de Jeumont, le bois l’Abbé et le bois de Coulange.

L’aire d’accueil des gens du voyage : 250m,
Le lotissement de Seille Andennes après modification de la zone d'activité : 500m ,
Les logements des Acacias : 550m.
De plus l’hôpital St François de Marange Silvange n’est jamais évoqué : 900m.
Ainsi que la future maison de retraite EHPAD : 850 m.
Pour quelles raisons l’enquête d'utilité publique s'est-elle déroulée à Talange alors qu'elle aurait du être axée de façon plus importante sur Marange Silvange ?
Les risques de pollution chronique existent
également, par exemple ceux liés au stockage de fraisats routiers en attente de recyclage (de l'amiante a été incorporé dans certains revêtements routiers jusqu'en 1996) et
d'enrobés défectueux hors dalle étanche (ces derniers sont susceptibles de relâcher une « eau de rupture » qui contient une fraction d'hydrocarbures).
Pour ce qui est du stockage de fraisats, il en existe un exemple à Thémines même, dans la carrière des Vignes (exploitée par la même société). Depuis quatre ans ce stock est lessivé par la
pluie, une trentaine de mètres aux dessus du drain principal (la Rivière Vieussens) du réseau des pertes de Thémines classé par Décret du 27 Août 1986.
Le Préfet, dernier recours à l’approbation des projets LRAL et Trabet, a donné son autorisation pour les deux centrales d’enrobage à chaud.

Au terme de l’enquête d’utilité publique, les différentes objections contre le projet LRAL n’ont pas infléchi l’avis du commissaire enquêteur.
http://www.moselle.pref.gouv.fr/data/doc-276/20120203/80487_1.pdf
Il est vraiment dommage de constater que le commissaire enquêteur n’a pas été sollicité pour l’aspect recyclage des composants d’enrobage. En effet 2/3 des composants d’enrobage sont issus du recyclage par rabotage des chaussées ou d'autres provenances inconnues. Si LRAL peut garantir la qualité des composants des 1/3 nouveaux, nul ne pourra garantir les 2/3 restants qui peuvent provenir de chantiers de proximité, de chantiers régionaux et même du négoce par transport fluvial des pays du nord de l’Europe. Comment garantir la qualité de ces composants d’origines diverses ? Y aura t-il plomb, du mercure, des polluants divers … ?
Il est également dommage de remarquer que la notification de l’enquête d’utilité
publique à Marange-Silvange s'est passée avec si peu de publicité, pratiquement en catimini.
L’aspect catastrophique se pose pour les habitants de Silvange à Seille-Andennes et aux Acacias alors que le commissaire enquêteur regrette la proximité des habitations.
La municipalité de Marange-Silvange, bien qu'ayant donné un avis défavorable au projet, ne se sent-elle pas responsable d'avoir avalisé et créé un lotissement si proche d'un secteur industriel ?
Le PLU de Marange-Silvange étant en cours de modification sur le secteur de Seille-Andennes, les annotations au commissaire enquêteur à Marange seraient les biens venues avant le 12 décembre 2012.


TALANGE DIT NON A LA CENTRALE D’ENROBE LRAL

Le 13/012012 le conseil municipal de Talange s’est réuni et a émis un avis défavorable à la station d’enrobage LRAL. Bien que la réhabilitation du site multimodal de la ZI du Port soit une priorité pour Talange, Monsieur ABATE a fait état de sa responsabilité démocratique qui tient compte du ressentiment de la population face au projet.
Le collectif Talangeois et de nombreuses personnes assistaient à ce conseil et un grand soulagement en fin de réunion se sentait sur les visages et les commentaires des participants. Nous remercions Monsieur ABATE et son conseil qui nous donnent aujourd’hui un signe puissant de démocratie. Nous sommes sûrs que la réhabilitation de la ZI du port sera un succès, cette zone éco-durable pourrait avoir des affectations multiples vers le valorisation de déchets forestiers, valorisation de produits de recyclage et le transport de matériaux de constructions…


